Le premier impact de la guerre qui sévit en Ukraine est bien évidemment d’ordre humain. Toutes nos pensées vont aux individus touchés, de près ou de loin, par ce drame. En parallèle, en tant que professionnels de l’immobilier, vous vous demandez peut-être quels pourraient être, et quels sont déjà, les impacts sur le marché ? Les experts Adapt Immo vous font un petit résumé des retentissements éventuels de la guerre d’Ukraine sur l’immobilier. Inutile de faire dans le sensationnel. À l’heure actuelle, les conséquences semblent limitées. Toutefois, l’ampleur du conflit demeure imprévisible et mieux vaut se préparer à des conséquences plus graves.
Des préjudices sur le pouvoir d’achat et les prix en France
Si la guerre en Ukraine impacte l’immobilier, ce sera tout d’abord à cause de la hausse des coûts des matières premières et de l’énergie à l’échelle mondiale. Cette augmentation aura, sans aucun doute, une répercussion sur le pouvoir d’achat des bailleurs, locataires et acheteurs français. En effet, ces derniers paieront par exemple plus cher leur nourriture et leur essence, laissant de côté les projets non essentiels (dont l’immobilier). Tout en sachant qu’à l’heure actuelle le pouvoir des emprunteurs est déjà éprouvé par un fort taux d’intérêt depuis la crise sanitaire du Covid-19. En résumé, si l’inflation continue d’augmenter, c’est le nombre d’acheteurs et locataires français qui pourraient diminuer. Soulignons d’ailleurs que certains grands acteurs du marché confirment déjà cette tendance.
En outre, la tension sur les salaires pourrait rendre difficilement acceptable et absorbable la hausse des loyers liée à la flambée des prix de l’énergie. Par conséquence, la rentabilité locative pourrait baisser et les propriétaires pourraient être contraints à s’engager dans des travaux de rénovation pour préserver leur rendement.
Enfin, s’ajouterait à la hausse des charges, la hausse des coûts de production due à la pénurie matérielle. Les entreprises seront alors contraintes d’augmenter le prix de vente des matières premières indispensables à la construction immobilière, pénalisant les industries du bâtiment. Cuivre, bois, acier, tuiles, aluminium, déjà raréfiés depuis la crise sanitaire, pourraient devenir de véritables denrées à prix d’or. S’ajoute à cela un possible envol des prix du transport des matières en provenance de Russie et d’Ukraine (deux importants fournisseurs). La hausse du coût des matières premières et des difficultés d’acheminement iront forcément de paire avec une augmentation du prix d’achat de biens neufs ou de travaux de rénovation. Alors même que ces derniers pourraient devenir un projet primordial pour les bailleurs.
Si le pire n’est pas encore d’actualité, les acteurs de l’immobilier français doivent rester attentifs aux menaces et se préparer aux renversements dans la sphère immobilière.
Un recul presque invisible des investisseurs russes
De ce côté, les nouvelles sont meilleures. Certes, les sanctions imposées à la Russie créeront une onde de choc sur le marché de l’investissement immobilier en Europe occidentale. En effet, les investissements russes, sur Paris par exemple, ont pour l’heure disparu. Néanmoins, ces derniers ne faisaient et ne feront pas le marché immobilier français. Leur repli ne devrait donc pas se faire sentir à l’échelle nationale. Du côté de l’Ukraine, l’investissement immobilier est quasiment inexistant sur le plan international.
Guerre en Ukraine : investir dans l’immobilier pourrait aussi rassurer
Terminons sur une note d’optimisme réaliste. Malgré l’inflation et la suspension des projets immobiliers, l’investissement pourrait, quant à lui, avoir la côte. La volatilité des marchés en bourse pourrait en effet renforcer la valeur refuge de la pierre et encourager les investisseurs prudents à miser dessus. En effet, la pierre est résiliente aux yeux des français. En témoigne la crise sanitaire qui a fait bondir les investissements dans le secteur. La crise ukrainienne pourrait donc, malgré les conséquences négatives suscités, avoir un impact positif sur l’investissement immobilier en France. Si bon nombre de citoyens préférons adopter un comportement d’épargne de précaution, les investisseurs pourraient réagir de façon positive et se ruer sur les placements sûrs, dans le neuf comme dans l’ancien.
À l’heure actuelle, il est impossible d’anticiper la courbe de la hausse des prix et la violence des retombées sur les constructeurs, promoteurs et entrepreneurs du bâtiment. S’il n’est pas question de s’alarmer, mieux vaut se préparer aux scénarios les plus complexes et ne pas fermer les yeux sur les ondes de chocs déjà palpables. À cette condition, les agences immobilières pourront anticiper et surmonter plus facilement une crise majeure.
Pas de commentaire